Une petite balade nocturne[Alexander Harper][Fini]

Je soupirais, las. Dire que j'étais au meilleur de ma forme aujourd'hui serait mentir. J'avais passé ma journée à paresser chez moi, en bas de pyjama, et ce n'était que sur le coup des neuf heures du soir que je m'étais décidé à sortir.

Je m'étais lavé, coiffé, changé, et à présent, je déambulais dans les rues de Los Angeles. Étrangement, il faisait bon ce soir-là. Je bifurquai vers le parc, songeant un instant que j'avais eu une mauvaise idée. A cette heure tardive, les "visiteurs" du parc étaient souvent des gars bourrés, ou drogués. Au choix. Tout cela me rappelait bien trop Chris. Mais, je m'étais promis de tenir, de ne pas abandonner la partie. Pour lui. Pour moi.

J'entendais déjà des rires. Je soupirai, mais, continuai d'avancer dans leur direction. Pourquoi ? Aucune idée. L'instinct, peut-être, qui me soufflait que je trouverai quelqu'un de bonne compagnie là-bas ? Je relevais la tête et mon regard s'illumina. Était-ce Benjamin que je voyais là-bas, en compagnie de gars bourrés ? Je l'observais un instant. Il semblait "clean", contrairement à ses amis. Je continuais d'avancer vers lui.

Je le connaissais depuis quelques temps, bien avant mon arrivée dans ce nouveau lycée, et c'était un gars bien sympa. Je serrais la main qu'il me tendait, et l'écoutais. Il me lança qu'il était heureux de voir que j'étais la nouvelle attraction du lycée, et me demanda si je m'y plaisais. Je ne pus retenir un soupir. Non, ce n'était pas que je ne m'y plaisais pas, mais être le centre d'attention de tout le monde - moi qui pensais passer inaperçu, ou presque - me gênait.

« Salut Ben. Oui, bien sûr que je me plais au lycée, même si je me serais bien passé d'être le centre d'attention de tout le monde. »

Je lui adressais un sourire, avant d'observer les gars qui s'amusaient. Je sentais qu'il ne faudrait pas venir les embêter le lendemain matin. C'est vraiment sympa, la gueule de bois ... Je reportais alors mon attention sur Benjamin.

« Au fait, tu vas bien ? » lui demandais-je.

Question banale, je sais. Enfin ... J'attendis un instant sa réponse, avant de désigner du menton les autres gars qui riaient toujours.

« Ce sont tes amis ? »

Ben me lança qu'il était navré par le fait que je n'aimais pas être le centre d'attention de tout le monde. Qu'y pouvait-on, de toute façon ? Je ne changerais probablement jamais sur ce point. Il ajouta aussi qu'il était là si j'avais besoin de me confier, comme j'avais été là pour lui lorsque son ancienne copine l'avait largué. Il me remercia et, précisa que j'avais été quelqu'un à qui il avait pu confier ses souffrances. Il ajouta qu'il allait bien et, me retourna la question.

« Oui, je vais bien Ben, merci. Et puis, tu sais, tu peux toujours te confier si tu en as besoin. »

Je lui souris, sincère. Il me lança que les gars qui s'amusaient étaient bien ses amis. Visiblement, cela n'avait pas vraiment l'air de le brancher plus que ça. Il ajouta que lui, contrairement à sa bande, n'avait pas touché à l'alcool.

« J'avais remarqué que tu n'étais pas bourré, tu sais ! » lançais-je en rigolant.

Il me demanda ensuite s'il pouvait venir se balader avec moi. Je souris. Pourquoi refuserais-je qu'il vienne, de toute façon ? J'avais grand besoin d'un peu de compagnie, ces derniers temps. J'allais répondre, lorsque Benjamin fit quelque chose qui me surpris. Il s'approcha de moi, et tendit sa main vers mon visage. Je sentis ses doigts caresser ma joue. Venait-il d'ôter quelque chose ? Je me surpris à rougir et baissais la tête. Il fallait que je me calme. Ben était juste un ami. Un très bon ami, certes, mais rien d'autre.

« Heu ... C'était quoi ? Et bien sûr, tu peux venir te balader avec moi si tu veux. »

Je relevais la tête et lui souris. Je me mis à marcher, silencieux, Ben à mes côtés. Étrangement, son geste m'avait ôté la parole. J'étais comme bloqué. Je ne comprenais pas. Il aurait simplement pu me dire que j'avais quelque chose sur la joue, non ? J'observais le jeune homme du coin de l'oeil. Le silence qui c'était installé était gênant. Trop gênant.

« Mmmh ... Quoi de neuf ? Ça fait quand même un petit moment que je ne t'ai pas vu. Tu as sûrement des choses intéressantes à raconter, non ? »

Je lui adressais un sourire timide, oubliant un instant mes craintes idiotes. Autant profiter un peu de ces moments, et de la compagnie de Ben.

Benjamin me lança que je lui avais beaucoup manqué ces derniers temps. Un sourire se dessina sur mes lèvres, avant de s'effacer brusquement lorsque le jeune homme me conta qu'il avait repris la bouteille. Tu sais que je n'aime pas ça Ben. Te voir noyer ton chagrin dans l'alcool ... Non, vraiment ... Mais, le jeune homme enchaîna qu'il avait arrêté, et pour une bonne raison. Il ajouta qu'il avait eu quelques conflits avec sa famille, ce dont il n'était pas fier. Je le comprenais, bien que je ne sois pas vraiment un modèle question relation familiale. Mes parents comptaient tellement pour moi, et je comptais tellement pour eux - c'est à dire, pas du tout, ou presque - que nous n'avions pas vraiment besoin de nous donner signe de vie. Juste un coup de fil de temps en temps, ou alors, j'allais leur rendre visite. Notre relation restait singulière, polie. Nous ne nous connaissions pas, en fait. Ils n'étaient que des étrangers à mes yeux ...

Ben m'expliqua alors qu'il m'avait juste retiré un cil, et que ce n'était pas la fin du monde. Je baissais la tête, et regardais ailleurs. Peut-être que si, Ben. Peut-être que, pour moi, c'était la fin du monde. Il me demanda si j'allais bien, et pourquoi étais-je si craintif. Je ne répondis rien, silencieux. Je l'observais seulement du coin de l'oeil. Il sembla remarquer ma gêne soudaine, et me demanda de lui dire ce qui n'allait pas.

« Rien, Ben, rien ... »

Rien n'allait ? Presque. J'étais presque perdu, en fait. Je m'étais arrêté, et fixais ses pieds. Que lui dire ? Que son geste m'avait "perturbé" ? Je repensais un instant au contact électrique de ses doigts sur ma peau, avant de secouer la tête.

« Je ... Enfin ... C'est juste que ... Je sais pas ... Ça m'a fait bizarre. Tu aurais pus me dire simplement que j'avais un cil sur la joue et au lieu de ça tu ... tu ... »

Je soupirais. Pourquoi avais-je réagi ainsi ? Pourquoi bégayais-je autant, tout d'un coup ? Je riais un instant, nerveux, avant de déclarer :

« Tu dois me prendre pour un idiot, maintenant ... »

Je fixais mes pieds, honteux. Comment pouvais-je penser cela d'un ami ? De Ben ? Que m'arrivait-il ? Je fermai les yeux, et inspirai profondément, avant de relever la tête, et d'oser affronter son regard.

Il m'avait saisi la main, à présent. Je ne pouvais retenir mes tremblements. Pourquoi ? Pourquoi faisait-il ça ? Je sentais ses doigts effleurer ma peau. Contact brûlant. Ça aurait dû être réconfortant mais ... Je me sentais bizarre. L'air devenait brusquement étouffant.

Ben me redemanda ce que j'avais. Oui, je sais, ce n'était pas dans mes habitudes de bégayer ainsi mais ... Qu'avais-je aujourd'hui ? Le jeune jeune homme enchaîna sur le fait que je n'étais pas idiot, et que j'étais un ami qu'il ne voulait pas perdre.

Je restais muet, complètement perdu dans son regard. Il attrapa ma deuxième main et me sourit, avant de poser sa tête sur mon épaule. Il termina par trois petits mots. Avait-il vraiment raison ? Étais-je si important que ça ? Je fermais les yeux. Voilà que je me comportais comme une gamine. Je n'étais pas une fille, bon Dieu !

« Ben ... Franchement, je sais pas ... »

Je m'étais mis à effleurer ses paumes, nerveux. Je ne pouvais m'empêcher de dessiner ces petits mouvements circulaires sur ses mains. Son contact, si doux, me faisait perdre la tête. Une mauvaise chose, si vous voulez mon avis. Je n'avais pas le droit de détruire tout ce qu'il y avait entre nous, comme ça, d'un coup de baguette.

« C'est juste ton contact ... Ca me fait bizarre ... C'est tout. »

Je me décollais soudain de lui, et fouillais dans mes poches, à la recherche de mon paquet de cigarettes. Je m'en allumais une, et rangeais mon paquet. Oui, c'était peut-être mal de ne pas en proposer à Ben, mais je ne voulais pas qu'il commence à se détruire la santé par ma faute. Je levais la tête et soufflais doucement une bouffée, évacuant lentement ma nervosité et mes peurs ...

Je remarquais à peine ses yeux ronds lorsque je ne lui proposais pas de cigarette. En même temps ... Proposeriez-vous à un ami de se jeter sous un train avec vous ? Non. Sauf si vous commenciez à être sérieusement dérangé.

Je tirais quelques bouffées, avant que Ben ne m'arrache ma cigarette des mains. Je le regardais, surpris. Je ne pensais pas qu'il oserait. Il se mit à fumer, avant de tousser. Je ne pus retenir un sourire. Monsieur aurait-il des goûts de luxe ? Je récupérais ma cigarette, me prêtant quelque peu à son jeu qui venait de commencer.

Benjamin gardait ses yeux rivés sur les miens. Il se rapprocha de moi lorsque je soufflais la fumée, comme pour en profiter. Le jeu continuait. Amusant. Le jeune homme se leva alors, et je fis de même. Je continuais ma cigarette et avant d'avoir eu le temps de libérer la fumée, Ben posa ses lèvres sur les miennes, pour la récupérer. Je le fixais un instant, avant de profiter quelques secondes de ses lèvres.

Son idée était très mauvaise. Nous avions été trop loin dans notre jeu. Ben avait franchi la limite à ne pas franchir. Celle que je me retenais de dépasser depuis quelques temps déjà. Le jeune homme se décolla de mes lèvres, posa ses mains sur mes épaules et se mit à m'observer. Il me parla alors, pour s'excuser. Je fixais ses mains sur mes épaules, quelque peu ailleurs.

Ben me lança alors qu'il allait partir, car il se faisait tard. Non. Non, ne pars pas Ben. Pas avec ce que tu viens de faire. Et pourtant ... Je devais rester raisonnable. Sinon, nous risquions de partir trop loin, et de tout perdre. Je ne voulais pas vivre avec une gêne, dès que je croiserais la visage de mon ami. Mon ami, mon cher ami. Et juste un ami. Nous nous étions écartés de ce statut cinq minutes. Cinq minutes de trop. Pourtant, j'attrapais son visage entre mes mains - j'avais fait tombé ma cigarette lorsqu'il m'avait embrassé -, et posais mes lèvres sur les siennes. Juste quelques secondes. Je me reculais alors et baissais la tête.

« Vas-y Ben, ce serait dommage que tu dormes dehors. Nous sommes allés trop loin ce soir. Beaucoup trop. »

Ce n'est pas que je ne voulais pas accepter mes sentiments naissants. Non. Mais c'était comme avec Chris. J'avais peur qu'ils ne détruisent tout. Je me priverais, c'était nécessaire. Pour lui comme pour moi.

Je relevais la tête, avec un faible sourire sur les lèvres. Je voulais oublier tout ce qu'il venait de se passer, l'enterrer au plus profond de ma mémoire.

« A bientôt, Ben ... » murmurais-je, en le regardant s'éloigner ...

A son regard triste, je voyais que je n'agissais pas comme il fallait. Comme il voulait. Fallait-il tenter le diable, au risque de tout détruire ? Mais essayer, encore une fois, comme par le passé. Espérer.

Benjamin se retourna. Il était presque loin. Presque trop loin. Mais, j'avais une chance de le rattraper. Je m'élançais, franchissant sans peine les mètres qui nous séparaient. Je plaquais mes lèvres contre les siennes et passais mes mains dans le bas de son dos.

Une minuscule voix me disait que j'étais en train de faire une connerie. Une grosse, grosse connerie. Mais une autre, plus forte - celle du démon ? - m'ordonnait de laisser libre cours à mes émotions. Et j'obéissais. Je ne cherchais même plus à résister. Je ne pensais plus à l'après, mais, seulement à l'instant présent.

« Ben ... » murmurais-je.

Je le suppliais, presque, en fait. Il devait me raisonner, me dire non. Ne surtout pas me laisser faire. J'étais perdu. C'était trop tard, maintenant. Je ne savais plus ce que je devais penser. Ben était-il un ami, ou plus que ça ? J'avais si peur de le perdre pour toujours. Je pouvais me contenter d'une amitié, mais pas de ... rien. Je ne voulais point qu'un gouffre se creuse entre nous, comme il se creusait avec Kaitleen et moi.

Mes lèvres étaient toujours collées contre celles de Ben, et mes mains glissèrent dans les poches arrières de son pantalon. Je souris un instant, et murmurais à nouveau le nom de Ben.

« Ben ... Je suis perdu, là ... Dis-moi ce que tu veux ... S'il te plaît ... »

Au lieu de me jeter une bouée, de me raisonner sur ce que j'étais en train de faire, Ben passa ses mains sous mon manteau, encerclant ma taille. Il prolongea mon baiser, au lieu de me repousser. Lorsque Ben libéra mes lèvres, je le fixai, haletant. Je lui demandai ce qu'il voulait, et il me répondit que je l'avais deviné moi-même. Il ajouta que je devais accepter qu'un homme d'une tête de moins que moi soit avec moi. Je ne pus retenir un sourire. Certes, je n'étais pas petit, mais tout de même.

« Mmmh ... Ben, vraiment ... »

Je ne pus retenir un sourire, et, sentis à nouveau ses lèvres se poser contre les miennes, tandis qu'il me prenait la main. Ben me saisit alors à la taille, avant de m'entraîner à la sortie du parc. Je passais mon bras par dessus ses épaules.

Le jeune homme sortit alors son portable, et composa un bref message. Je sentis alors mon portable vibrer. Je le regardai un instant, et tirai mon portable de ma poche. Je souris un instant en lisant son mot doux. Pourtant, c'était comme si quelque chose venait de se briser à l'intérieur de moi-même, et que les morceaux avaient servis à construire quelque chose d'autre. Quelque chose de nouveau. Je ne préférais pas savoir ce que c'était. Les réflexions spirituelles étaient remises à plus tard.

Je contemplais Benjamin, avant d'attraper son visage entre mes mains. Je posais mes lèvres sur les siennes, entamant un baiser passionné, avant de murmurer :

« Moi aussi je t'aime, Ben. »

Je venais de m'embarquer sur un bateau, et je ne savais pas du tout où il allait. Enfin, je ne voulais pas savoir, et je n'essayais pas de le découvrir. J'avais trop peur de me réveiller, le lendemain, aux côtés de Ben, en comprenant enfin que j'avais fait une connerie. J'étais comme drogué, sans avoir envie que les effets se dissipent, sans avoir envie de penser à "l'après".

Je plongeais mon regard dans le sien, sourire aux lèvres. Je me doutais de la tournure qu'allait prendre cette soirée. Enfin, peut-être que Ben allait me surprendre ...

« Tu veux aller où, Ben ? » murmurais-je, avant de poser à nouveau mes lèvres sur les siennes.

En profitais-je ? Oui. Je voulais continuer ce rêve, avant de me réveiller, et d'être brutalement confronté à la réalitée ...

Ben continuait de prolonger mes baisers, de m'enlacer. Lorsque je lui demandais où il voulait aller, le jeune homme m'attrapa par la main et m'entraîna chez lui. Ben me laissa dans sa chambre, et j'en profitais pour me déshabiller, restant uniquement en caleçon, et me glissais dans les draps noirs.

Ben, qui s'était éclipsé, ne tarda pas à me rejoindre. Il se glissa à mes côtés, et éteignit la lumière, avant de m'embrasser. Je souris, laissant un instant la passion m'emporter. Je glissais une main dans ses cheveux.

Benjamin avait choisi l'option "discuter", et, je n'allais pas l'en empêcher, bien au contraire. Je souris, et me joignis à la conversation. Combien de temps dura notre conversation ? Je serais bien incapable de le dire.

Le jeune homme s'endormit alors sur mon torse, et je l'encerclais de mes bras. J'enviais son calme et sa tranquillité. Je me posais des dizaines de questions. Avais-je bien fait de venir ici ? Avais-je bien fait de céder entièrement aux envies de Ben ? Je me rendais compte que je n'avais pas agi pour moi, mais pour lui. Je n'avais pas voulu le blesser, et je m'étais que l'on verrais bien ce qui se passerait pour mon cas. Est-ce que je regrettais ces moments passés ? Peut-être, oui. Mais pourquoi ? J'étais perdu, voilà. Je ne savais plus où j'étais rendu. J'essayais un instant de me caler sur la respiration de Benjamin, afin de rejoindre, à mon tour, les bras de Morphée ...

[...]

Qu'est-ce qui me réveilla vraiment ? Le soleil, qui me chauffait le visage ? Ou Ben, qui réveillé venait de bouger ? D'ailleurs, ce dernier en profita de me voir réveillé pour embrasser mes lèvres et me saluer d'un "Salut, bel ange.". Vraiment ? Ne fais-tu pas erreur Ben ? Bon, aller, zen Alex. Oui. Je suis pas souvent joyeux le matin, mais là ... Je devais faire un effort.

« Bonjour Ben ... » murmurais-je, avant de plaquer mes lèvres contre les siennes.

Je prenais plaisir à le faire durer, et fis basculer Benjamin sous moi. Un léger rire s'échappa de mes lèvres.

« Tu veux peut-être déjeuner quelque chose ? Je peux cuisiner si tu veux. »

Tant qu'il m'indiquait où je pouvais trouver des oeufs, du lait ... Bref, tout ce qu'il voulait. J'aimais bien cuisiner, sans que cela devienne une passion. En fait, depuis que j'étais petit, j'avais rapidement pris l'habitude de me faire à manger tout seul ... Donc, faire une omelette, c'était pas demander la lune, non plus ...

Ben plaqua les draps contre nous, et je ne pus retenir un sourire. Lorsque je lui demandais s'il avait faim, son ventre répondit pour lui, et nous ne pûmes retenir un rire. Benjamin me demanda alors de rester là, tel que j'étais. Avait-il peur que l'on me découvre chez lui ? Ben posa ses lèvres sur les miennes, avant de s'extirper du lit.

Le jeune homme revint cependant bien vite. Il m'attrapa la main, et me tira du lit. Je lui souris un instant, et baissai la tête lorsque qu'il m'embrassait. Bon, il s'était mis sur la pointe des pieds, mais ça ne lui suffisait pas encore. J'enfilais mon pantalon, avant qu'il ne m'entraîne en bas, dans la cuisine. Le jeune homme ouvrit quelques placards, avant de me regarder. Il me lança que je pouvais faire ce que je voulais, et qu'il savait que j'étais fan de cuisine. Je ne pus retenir un sourire en l'entendant dire qu'il n'avait pas voulu manger le gâteau que je lui avais fait pour son anniversaire.

« Ben ... Je suis pas "fan", non plus. J'aime bien, c'est tout. Et puis, je t'interdis pas de manger ce que je fais, quand même ! C'est fait pour être mangé, pas regardé. » lançais-je en riant.

Je m'approchais de lui, et l'embrassais sur les lèvres, avant d'aller farfouiller dans le frigo. Je posais du beurre et des oeufs sur le plan de travail. J'attrapais des pommes, et du sucre dans le placard. Je découpais les pommes en cube, avant de les faire revenir à la poële, avec le beurre. Je lançais un sourire à mon ami.

« Omelette aux pommes, ça ira ? »

J'avais oublié de lui demander s'il aimait manger des omelettes le matin. L'imbécile. Si ça se trouve, il n'aimait pas, et je me retrouverais comme un idiot. Peut-être se contentait-il d'un café, ou d'un bol de lait ? Zut ... Je laissais les pommes sur le feu, et battis les oeufs avec le sucre. Je versais les oeufs battus dans la poële, et laissais cuire. Je sortis deux assiettes, coupais l'omelette légèrement baveuse en deux. Je me tournais alors vers Ben, et déposais son assiette devant lui, et lui versais un verre de jus d'orange.

« Bon appétit Monsieur. Tu me diras si tu aimes bien. J'avais déjà lu la recette sur Internet, mais, c'est la première fois que j'essaie ... »

Je lui lançais un sourire, avant de me pencher vers lui pour l'embrasser.

Je m'étais assis en face de Ben, et après m'être versé un verre de jus de fruit, j'avais commencé à manger ma moitié d'omelette, silencieusement. Du coin de l'oeil, j'observais Ben. Il ne tirait pas une tête de cent pieds de long déjà ...

Je remarquais alors ses bras se couvrir de plaques rouges. J'avais fait une connerie ? Ben se leva alors en soupirant. Je le regardais ouvrir un tiroir et prendre de la crème, qu'il s'étala sur les bras. Il fouilla alors dans une boite, regarda un instant un papier, avant d'aller prendre une pomme. Je le regardais, intrigué, lorsqu'il s'excusa, et qu'il avait oublié son allergie. Ah. Il était allergique aux oeufs.

« Désolé, Ben ... Je savais pas. Tant que nous y sommes, tu es allergique à autre chose ? »

Oui, parce que tuer son copain en lui faisant à manger pas c'est ... pas terrible. Je regardais Ben, quelque peu gêné, avant de finir mon assiette. Je terminais mon verre et me levais. Je posais mes couverts dans l'évier et me tournais vers Ben.

« J'imagine que tu vas pas la manger du coup ... Ça serait bête de devoir t'emmener à l'hosto à cause de ton allergie, non ? »

Je lui adressais un sourire, avant de venir l'embrasser de nouveau. Mmmh ... Ses lèvres avaient le coup de la pomme, c'était tout simplement excellent. Je ne pus retenir un sourire, encore une fois. J'attrapais son assiette.

« Heu ... Une pomme te suffira ? »

Je m'approchais de la poubelle, et y versais l'omelette. Ça me faisait un peu mal au coeur de gaspiller comme ça, mais, de l'omelette réchauffée, c'était pas terrible et même moi, je n'avais plus faim. De toute façon, j'avais toujours eu un appétit de moineau ...

Le jeune homme me lança qu'il était aussi allergique à la poussière, au pollen et au soleil. Mon dieu, il n'a pas de chance. C'était vraiment chiant d'être allergique à un truc, mais à quatre ! Ben ajouta aussi que j'étais le plus beau le matin. Je souris, avant de venir l'embrasser. Il glissa ses mains sur mes hanches, et je ne pus réprimer un frisson. Un frisson de plaisir.

Ben croqua alors à nouveau dans sa pomme et, me demanda si je pouvais lui donner à manger. Je rigolais un instant et ne pus retenir un nouveau frisson en sentant ses lèvres contre mon torse. Je m'installais alors à califourchon sur ses genoux, et m'appropriais ses lèvres. Ma main vint se glisser derrière sa nuque.

« Mmmh, Ben ... » murmurais-je.

Mes craintes de la veille s'étaient envolées avec la nuit. Ce n'était pas une mauvaise chose. A présent, j'avais juste envie de faire plaisir à Ben, de "m'amuser" avec lui. Étais-je certain de mes sentiments ? Du moins, j'essayais de ne pas en douter.

Je laissais ma bouche dériver sur son cou, tandis que mes mains se glissèrent dans son dos. Je souriais. Je n'avais pas envie de m'arrêter maintenant mais ... Il fallait que je calme mes ardeurs ... avant de faire tomber Ben de la chaise. Et puis, peut-être que, comme hier, le jeune homme n'avait pas envie que l'on se plonge de suite sous la couette.

Je m'écartais alors légèrement de lui, et me perdis dans son regard. Il était beau ; beau comme un dieu. Personne ne pouvait le nier. Bon après, chacun ses goûts mais ... comment le trouver laid ? Je me souriais à moi-même, et embrassais de nouveau ses lèvres.

« Je t'aime ... » chuchotais-je à son oreille.

Jamais je n'aurais pus nier qu'il me plaisait ...

Ben m'attrapa alors la main et m'entraîna dans sa chambre. J'ai souri en sentant nos deux corps entrer en contact avec les draps. Benjamin en profita pour m'ôter mon pantalon, avant de m'embrasser sur l'épaule. C'était si délicieux de sentir son souffle sur ma peau. Peut-être aussi que le fait de simplement se sentir soi-même, enfin à sa place, était agréable.

Notre petit jeu de galipettes commença alors, et je basculais sur lui, sourire aux lèvres. Ses mains chaudes effleurèrent mon dos, tandis que mes lèvres restaient collées aux siennes. Mes doigts caressèrent son aine, jouant de temps en temps avec l'élastique de son caleçon.

Le jeune homme me murmura alors qu'il m'aimait. Je souris, et ma main vint caresser sa joue. Ben ôta alors son boxer, et après un sourire, je fis descendre mes lèvres le long de son torse. Plus bas, toujours plus bas. Je ne compris que j'étais allé trop loin seulement lorsque Ben se déversa en moi. Ooooups ! Je relevais la tête, m'essuyais un instant les lèvres et revins plonger mes yeux dans les siens. Benjamin m'adressa un regard empli d'excuses.

« Nan, Ben, c'est de ma faute, je suis allé un peu trop loin. »

Je me rendais compte que je redécouvrais Ben. Ou du moins, j'apprenais des choses qu'il ne m'avait jamais dites, jamais montrées. Mais je n'allais pas lui en vouloir pour si peu. J'embrassais ses lèvres alors que, après m'avoir fait basculé sur le dos, le jeune homme en profitait pour me retirer mon dernier vêtement. Je soupirais en sentant ses caresses, et laissais échapper un gémissement en sentant ses lèvres sur mon cou.

« Ben ... »

Je plaquais mes lèvres contre les siennes et, entortillais mes doigts dans ses cheveux. Je ne pouvais retenir mes soupirs, et enroulais un instant mes jambes autour de sa taille. Je le désirais. Lui, et seulement lui. On aurait pu me proposer milles et une merveilles, tant que je n'étais pas avec Ben, elles n'avaient aucun intérêts. Je me sentais tellement plus à ma place avec lui. Entier.

Je le fis alors basculer au milieu des draps. J'aimais jouer comme ça. De toute façon j'avais besoin de temps pour atteindre le bonheur total. Ma jambe vint se glisser au milieu des siennes, tandis que mes doigts effleurèrent son torse, avant de glisser sur son bas-ventre.

« Si tu savais, Ben ... Si tu savais à quel point je te désire ... » murmurais-je à son oreille.

Je ne mentais pas. J'avais envie de lui, de son corps, de son esprit. C'était peut-être un problème ; je désirais tout de lui. J'avais envie de m'offrir à lui, de lui donner ce qu'il méritait, tout en sachant qu'il méritait bien plus que ce que je étais capable de lui offrir. Je soupirais, et au milieu de mes frissons, me glissais doucement en lui ...