Une petite balade nocturne[Alexander Harper][Fini]

Lorsque je conseillais à Ben de prévenir ses parents, il me dit de ne pas m'en faire, qu'il allait tout leur dire une fois qu'il serait chez lui. Je ne pus retenir un sourire en l'entendant dire que s'il avait un trace rouge, c'était parce que ses parents ne seraient pas contents d'apprendre la nouvelle. Il ajouta qu'ils ne devaient pas lui interdire la vie. Je regardais un instant mon amour, avant de hocher la tête.

Le jeune homme se leva, et attrapa son boxer, et son pantalon. Je le regardais. Ben quoi ? Lui, il ne s'était pas privé pour me mater. Et puis Ben, quand même ... Ahem. Je le regardais s'habiller, puis, il vint m'embrasser, avant de s'en aller. Je ne pus retenir un sourire. Encore.

Bon ! Je me levais, et me rhabillais. Je passais un coup de peigne dans mes cheveux ébouriffés avant de filer dans la cuisine. Ouais. J'ai faim. Et à mon avis, Ben aussi. Mais ... Que faire ? Je filais devant mon ordi, l'allumais, avant de pianoter sur le clavier. Je souris, et prenais en note une recette et filais devant mon plan de travail. Je sortais des pommes - oui, encore - les vidais, et les glissais dans un plat, que je plaçais dans le four. Je sortais deux steaks, et entrepris de les faires cuire. Bon, je ne me compliquais pas trop la vie mais ... Pas le temps. D'ailleurs, j'entendis la porte de mon appart s'ouvrir - certainement sur Ben - et des pas dans le couloir. Je ne bougeais pas.

Le jeune homme s'installa alors sur le plan de travail. Je ne pus me retenir de rire avant de l'embrasser tendrement. Ben se recula alors et me lança qu'il avait tout dit, puis me demanda ce que j'étais en train de faire. Je fronçais les sourcils. Depuis combien de temps était-il parti ? Une heure, à peine. Je souris.

« Eh bah ... Ça a dû être du vite fait. Si dans dix minutes tes parents débarquent, je ne pourrais rien faire. » lançais-je en riant, avant de poser à nouveau mes lèvres sur celles du jeune homme.

« Mmmh ... Pour répondre à ta question, je fais des pommes au four, et des steaks. Sucré-salé, encore. Tu aimes ça ? Ou je fais cuire des pâtes à côté ? »

J'aimais être aux petits soins avec lui. Me plier en quinze, faire en sorte que tout lui plaise. Seulement, j'étais très certainement loin de la perfection. Vraiment. Je sortais alors les pommes du four, avant de les poser dans des assiettes. J'adressais un sourire à Ben, avant de faire couler un peu d'eau dans la poêle avec les steaks.

J'attrapais alors la pain de Ben, et l'entraînais devant son assiette. Je passais ma main dans ses cheveux, et l'observais un instant, avant de m'asseoir à mon tour.

« C'est pas exceptionnel, mais, si tu aimes ... Bah ... Tant mieux. » murmurais-je, avant de rire.

Benjamin me dit que ses parents n'allaient pas débarquer, car ils avaient déjà dû s'engueuler entre eux. Je détournais un instant le regard. Il me lança qu'il avait vu son frère, William, mais que ce dernier était bien défoncé. Je sentis mon coeur se serrer. Oh Will. Si seulement tu comprenais. Je pensais à Chris, oui. Ces derniers temps, la vie me rappelait de plus en plus qu'il n'était plus là. Je soupirais. Je ne souhaitais vraiment pas à William de finir comme lui. Non. Je ne le voulais pas. Et si je pouvais l'empêcher de se détruire comme ça, je n'hésiterais pas. Ben me fit part des ses craintes, lui aussi, à propos de son frère. Je le serrais un instant contre moi. Oui, déjà rien que le fait que Will puisse partir sur un coup de tête blesserait Ben. Et je n'avais pas du tout envie que mon amour tombe dans l'état de souffrance dans lequel j'avais été pendant des mois.

Le jeune homme me demanda alors si je n'avais pas peur de sa famille. Je ne pus retenir un petit sourire. Je hochais négativement la tête. Oh, non, je n'en avais pas peur. Mais je la respectais. Il me proposa aussi, chose qui n'avait vraiment aucun rapport, de garder les pâtes pour demain. Nouveau sourire de ma part. Avait-il perçu mon malaise, au sujet de Will ? Enfin bref. Il me dit qu'il pourrait manger mes pommes, et mon mélange sucré-salé, et que le plat serait sûrement aussi bon que moi. Je ne pus retenir un rire.

« Eh ! Tu insinues que je ne suis pas meilleur que les pommes ? » lançais-je en riant.

Je plaisantais, bien sûr. Ben était bien meilleur que moi - et aussi, bien meilleur que les pommes, par conséquent. Heu ... Oui, oui, je reste sérieux. Le jeune homme ajouta que s'il n'aimait pas mon plat, il me le ferait savoir. Je lui souris, et allais m'asseoir. Je mangeais, regardant de temps à autre Ben. Bon, vu la vitesse où il dévorait mon plat, les yeux fermés, je devinais qu'il devait plutôt bien aimer.

Il se leva alors, et vint m'embrasser avec passion. Je sentis nos langues se mêler et je ne pus retenir un sourire. Le jeune homme attrapa alors des fraises, avant de m'en mettre une dans la bouche. Je lui souris, et le vis se diriger vers le frigo. Il prit la crème chantilly, avant d'en verser dans un bol. Je ne pus retenir, à nouveau, un sourire amusé. Qu'allait-il faire ? Non, en fait, je le devinais. Ben trempa une nouvelle fraise dans la chantilly avant de la porter à nouveau à ma bouche. Je mangeais le fruit, avant de me lever. Mon amour me lança qu'il avait aimé mon plat, avant de me tendre une carte, en disant que c'était sa carte d'allergies. Je lui souris, et allais l'épingler sur un côté du frigo.

« Mmmmh ... Tu sais, je n'aurais pas deviné que tu avais aimé mon plat. » lançais-je avant de sourire.

Mmmh, j'allais finir par croire que j'étais de bonne humeur aujourd'hui. J'étais capable d'humour. Woah ! Non, je ... plaisante. Encore, oui. J'eus un sourire, avant d'embrasser Ben, et de poser mes mains sur ses hanches. J'attrapais, à mon tour, une fraise, et la trempais dans la chantilly, avant de la tendre à Ben. C'était encore un jeu, comme celui avec la cigarette la veille. Je me penchais alors vers mon amour, avant de l'embrasser.

« Le dessert, c'est les fraises, j'imagine ? » murmurais-je.

Je lui souris, avant de poser ma joue sur son épaule. Mes mains s'étaient glissés dans les poches de son jean. Je souriais. Je me sentais bien. Un instant, juste un instant, j'oubliais les tristesses de la vie. J'avais posé mon pied sur une pyramide stable. J'avais un appui qui ne risquait pas de céder. Ou du moins, je l'espérais.

Ben me demanda si je voulais un second dessert. J'eus un petit sourire. Pour toute réponse, je glissais mes mains dans les poches de son pantalon. Mmmh oui, l'idée d'un second dessert ne me déplaisait pas. J'allais devoir faire attention, car je risquais de ne pouvoir me passer du corps de Ben si je continuais comme ça. Ce serait embêtant, quand même.

Les mains de mon amour se posèrent alors dans mon dos, et ses lèvres vinrent trouver les miennes. Je lui rendis tendrement ses baisers. Il m'attrapa alors par la main, et m'entraîna dans ma chambre. J'eus un éclat de rire joyeux, tandis qu'il ferma la porte. Il se battit un instant avec nos vêtements, avant de murmurer que nous passions au second dessert. Je l'embrassais, avant de glisser avec lui sur mon lit.

[...]

Pendant combien de temps durèrent nos galipettes ? Je ne saurais le dire. Mais le plaisir était au rendez-vous. J'embrassais encore et encore Ben. J'aurais voulu que jamais cela ne cesse mais ... Toute bonne chose a une fin. Ben était au dessus de moi, et mes mains caressaient distraitement ses hanches. Il posa ses lèvres sur les miennes. A son regard, je sus qu'il allait dire quelque chose qu'il jugeait important.

Le jeune homme sortit alors une petite boîte de sa poche. Je fermais un instant les yeux. Avant de les rouvrir. Tout allait trop vite. Beaucoup trop. Je me doutais de ce qui allait suivre. Ben me lança qu'il m'aimait, qu'il ne voulait pas me perdre encore une fois. Il ajouta que j'étais le seul à le faire vivre avec mes sourires et mes "Je t'aime". Jusque là, tout allait bien. Il m'appela alors par mon nom de famille. Je me perdis dans ses yeux, attendant la suite, qui ne tarda pas. Il me demanda si je voulais devenir son mari. Je fermais les yeux et détournais le regard. Je soupirais un instant, hésitant à répondre.

« Heu Ben ... Je ... Ça me fait plus que plaisir, tu sais. Mais ... On ne va pas un peu trop vite ? Je n'ai que 17 ans et toi ... 19 ? On n'est pas un peu jeune ? Et puis, nous nous sommes remis ensemble depuis hier, seulement. Ne crois-tu pas qu'il serait sage d'attendre un peu ? »

Je plongeais mes yeux dans les siens. Avoir à lui dire ça me faisait mal au coeur. Mais je n'avais pas envie de me marier tout de suite. Sortir avec Ben, ok. Me marier avec Ben, pas maintenant. Je ne me sentais pas prêt. Pas prêt à l'assumer. Je caressais un instant le dos de Ben.

« Ce n'est pas que je ne t'aime pas, tu le sais bien. Je t'aime, ça, tu peux en être certain. Mais, je ... je n'ai pas envie de me marier tout de suite. D'accord ? Tu ne m'en veux pas ? Je suis pas prêt. Vraiment pas. Je ... J'veux pas te blesser, tu le sais bien. »

Je le regardais dans les yeux, avant de poser furtivement mes lèvres sur les siennes. J'espérais qu'il comprendrait. J'avais besoin de temps. Vraiment. Je pouvais lui offrir de nombreuses choses, mais j'avais mes limites. Et il me fallait du temps pour les repousser ...

Le portable de Ben sonna alors, lui empêchant de me répondre. Le jeune homme se décolla de moi, et se leva, pour aller s’isoler hors de ma chambre. J’entendais quelques brides de conversations et fis un effort pour ne pas écouter. Si Ben voulait me parler, il le ferait comme un grand.

J’entendis alors l’eau de la douche couler. Je fermais les yeux et soupirais, avant de me lever et d’enfiler un bas de jogging. Je m’asseyais sur le bord du lit et attendis. Ben revint alors pour s’habiller. Je le regardais un instant, avant de baisser les yeux. Il était déçu. Déçu par ma réponse. Je sentais que je l’avais blessé. Mais ce n’était pas le but. Si seulement il pouvait comprendre …

Le jeune homme me lança alors qu’il devait rentrer, car ses parents partaient en voyage et son frère n’était plus chez lui. Il s’excusa, et répéta qu’il devait y aller. Au son de sa voix, je devinais qu’il m’en voulait pour tout à l’heure, même s’il essayait de le cacher. Je fermais les yeux, avant de me lever et de poser doucement mes lèvres sur les siennes.

« Vas, alors. Je ne te retiens pas. Tes problèmes passent avant tout. Et … Je crois … qu’on a tous les deux besoin de se poser un peu, non ? »

Je lui adressais un sourire quelque peu forcé. Il finirait par comprendre, j’en étais sûr. Ben n’était pas de ceux qui ne regardaient jamais une chose sous un autre angle. Il était ouvert d’esprit. Il comprendrait, donc.

Nouveau sourire de ma part, et je le raccompagnais lentement à la porte de mon appartement. Je posais encore mes lèvres sur les siennes, tout doucement. Espérons qu’il ne lui arrive rien de trop grave. Espérons que Will arrête enfin la drogue, avant de mal finir. J’avais confiance, oui. Un jour, il y arriverait.

« Et je suis encore mille fois désolé, Ben. Mais je sais que tu finiras par comprendre. Et … J’espère sincèrement que ton frère va réussir à sortir du guêpier dans lequel il est. Avec un frère comme toi, il ne peut qu’y arriver. »

Je lui souriais sincèrement, et le regardais s’éloigner, avant qu’il ne disparaisse derrière les portes de l’ascenseur …

TERMINE